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Qui étaient les frères Goncourt ?

Succédant à Alexis Jenni (lauréat 2011), c’est Jérôme Ferrari, qui vient de recevoir le célèbre prix Goncourt pour son roman Sermon sur la chute de Rome. Attendu chaque année avec impatience, tant par les écrivains que par les lecteurs, le prix Goncourt, à la dotation symbolique de 10 euros n’en est pas moins la récompense la plus prestigieuse du monde littéraire français. Pourtant, avant de devenir un nom commun (« le Goncourt de l’année… »), Goncourt était un nom propre.

Contrairement à leur Académie et au prix qu’elle décerne, les frères Goncourt n’ont jamais atteint le succès dont ils rêvaient et leur œuvre très peu lue aujourd’hui, n’est pas parvenue à la postérité. La remise du prix, en ce 7 novembre 2012, est l’occasion de vous présenter la vie et l’œuvre de Jules et Edmond de Goncourt. Place aux retrouvailles…

Bouvard et Pécuchet

Edmond de Goncourt est né à Nancy en mai 1822. De huit ans son cadet, Jules voit le jour pendant les troubles politiques de 1830. Leur père meurt alors qu’ils sont encore enfants, et seulement deux ans après leur sœur est emportée par le choléra. Les deux garçons se trouvent seuls avec leur mère dont ils sont très proches. Ils font des études brillantes et Edmond commence une carrière de comptable qu’il exècre. Lorsque leur mère décède à son tour, en 1848, ils sont déjà adultes mais n’en sont pas moins effondrés. Dès lors, Edmond, âgé de 26 ans, se considère comme responsable de son frère : « Ma mère, sur votre lit de mort, vous avez mis la main de votre enfant chéri et préféré dans la mienne, en me recommandant cet enfant avec un regard qu’on n’oublie pas. » Il veillera sur lui avec des attentions paternelles, jusqu’à sa mort.

La même année, Edmond abandonne son poste au ministère, qui lui pesait tant, et puisque leur héritage permet aux deux frères de vivre assez confortablement, ils décident de se consacrer à l’art et à la littérature. Edmond qui se plait depuis l’adolescence à chiner, commence à collectionner des œuvres d’art ou des bibelots d’une certaine valeur. Tels Bouvard et Pécuchet (dont on se demande s’ils n’ont pas fourni le modèle), les deux frères s’intéressent à tout. Ils se sont eux-mêmes essayés au dessin, à l’aquarelle, aux techniques de l’eau-forte et de la gravure, se sont improvisés antiquaires, historiens, journalistes et enfin romanciers.

L’écriture artiste

« Bibeloteurs » de génie, ils semblaient parfois s’intéresser aux objets plus qu’aux hommes. Ainsi, dans leur Histoire de la société française pendant la Révolution, ils ne racontent que très brièvement les évènements, mais s’attardent plus volontiers sur les bijoux révolutionnaires : «Bagues faîtes avec des pierres de la Bastille enchâssées», «alliances civiques et nationales, émaillées bleu,  blanc et or», «tabatières de faïence aux trois couleurs», ou «boucles d’oreille constitutionnelles en verre blanc jouant le cristal de roche et portant écrit la patrie». Ce goût pour le détail, résultat de l’observation minutieuse, sera à la source de l’«écriture artiste» des Goncourt, chez qui le détail fait tout. Ils se raillent mutuellement et s’appellent «anecdotiers».

Leur style littéraire est basé sur deux grands axes : d’une part le réalisme (l’observation du réel et le «document humain» comme source unique de l’invention) et d’autre part, ce qu’ils appelaient «l’écriture artiste», dans laquelle le réel est considéré comme le sujet artistique par excellence. Ils rejetaient les modèles du passé au-delà du XVIIIe (leur modèle de prédilection était La Bruyère) et se tournaient vers la nouveauté et l’invention formelle. Ainsi, après avoir observé avec le regard du scientifique, il s’agissait de trouver les mots les plus justes – dusse-t-on les inventer – pour rendre le réel. Le paradoxe des Goncourt réside dans l’utilisation de l’écriture artiste, considérée comme maniérée, pour décrire des scènes de la «réalité crue». C’est sans doute ce décalage surprenant qui a limité le succès éditorial de leurs romans.

Une œuvre oubliée

De l’œuvre des Goncourt, on a surtout retenu le Journal, qui pourtant n’était pas destiné à être publié. C’est seulement après la mort de Jules qu’Edmond a commencé à faire éditer les cahiers, (après les avoir expurgés du pire), mais les frères n’y accordaient que peu d’importance, toutes leurs attentes se portaient au contraire sur leurs romans.

Le premier, écrit à quatre mains, s’intitulait En 18.. et narrait les aventures d’un artiste au XIXe siècle. Ce fût un échec éditorial complet, mais les Goncourt loin de se remettre en cause, considéraient que l’insuccès était dû au coup d’État de 1851, survenu, comme par fait exprès, le jour de la parution du livre. Ils racontent leur déception, juste après avoir appris la nouvelle du coup d’État : « Nous nous jetions à bas de nos lits, et bien vite nous étions dans la rue. Dans la rue, les yeux aussitôt aux affiches – et égoïstement, nous l’avouons, - au milieu de tout ce papier fraîchement placardé, proclamant un changement de régime pour notre pays, nous cherchions «la notre d’affiche», l’affiche qui devait annoncer à Paris la publication d’En 18.., et apprendre à la France et au monde, les noms de deux hommes de lettres de plus : MM. Edmond et Jules de Goncourt.»

Plus tard, ils admettront à demi-mot les défauts de l’ouvrage : « En 18.. notre premier enfant, si choyé, si travaillé et retravaillé pendant un an… Première portée dont il n’y a pas à rougir, parce qu’elle contient en germe tous les côtés de notre talent, et tous les tons de notre palette, un peu outrés encore et trop vifs. »

Après cette première déconvenue, les frères n’abandonnèrent pas pour autant l’écriture, ils publièrent ensemble une petite dizaine de romans, parmi lesquels Germinie Lacerteux, qui eut un certain succès. Jules et Edmond de Goncourt souhaitaient par le roman «créer la plus vive impression du vrai humain».

Successeurs des grands réalistes Balzac et Flaubert, ils prônaient un réalisme plus poussé, n’hésitant pas à faire appel à la rigueur scientifique. D’ailleurs, des années plus tard, quand Zola a été nommé comme l’initiateur du courant naturaliste, Edmond criait à l’usurpateur et revendiquait haut et fort la paternité du mouvement littéraire.

Le Journal des Goncourt

Edmond et Jules, dans leur oisiveté, participaient à une vie culturelle foisonnante. Paris est alors en pleine mutation. L’industrialisation amène les grands magasins et la modernisation de la ville. En littérature, le salon de la Princesse Mathilde de Bonaparte, où l’on ne manquait jamais de croiser les deux frères, est bientôt remplacé par des réunions au café ou des dîners, notamment «chez Magny». Très impliqués dans ces rencontres (Edmond organisera d’ailleurs ses propres réunions, chez eux, quelques années après la mort de Jules), les Goncourt en profite pour se prêter au jeu de l’observation de leurs pairs. Très tôt, ils décident d’en consigner au jour le jour le résultat : le Journal est né, qui restera comme leur œuvre la plus importante.

« Le journal est notre confession de chaque soir : la confession de deux vies inséparées dans le plaisir, le labeur, la peine ; de deux pensées jumelles, de deux esprits recevant du contact des hommes et des choses des impressions si semblables, si identiques, si homogènes, que cette  confession peut être considérée comme l’expansion d’un seul moi et d’un seul je. »

Cette gémellité fantasmée des frères est revendiquée. Ils se disaient « en ménage » et affirmaient : « Nous qui par le fait ne sommes pas deux, ne sommes point l’un à l’autre une compagnie, nous qui souffrons en même temps des mêmes défaillances, des mêmes malaises, nous sommes comme des femmes qui vivent ensemble, dont les santés se mêlent, dont règles reviennent en même temps ; nos migraines nous viennent le même jour. »

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Le journal, tenu assidûment pendant des années, est devenu un document historique et sociologique important. Pourtant à l’époque, il a valu aux Goncourt une réputation de cancaniers invétérés. Il faut avouer qu’ils avaient parfois la main leste sur leurs contemporains. Ainsi, Balzac y est décrit comme «ignare et ignoble, ne sachant rien. Ouvrant de grands yeux à toutes les explications, bouffi de lieux communs, [avec] une vanité de commis-marchand». De Mallarmé, ils disent qu’«il faut le mettre à Saint-Anne», de Renan qu’il avait «une tête de veau qui a les rougeurs, les callosités d’une fesse de singe»… Quelle que soit leur mauvaise foi, ils répondaient aux critiques avec aplomb : «Si parfois nous nous exprimons avec l’injustice de la prévention ou l’aveuglement de l’antipathie irraisonnée, nous n’avons jamais menti sciemment sur le compte de ceux dont nous parlons.»

Il faut leur reconnaître qu’ils pouvaient aussi (bien que cela fût rare) être très élogieux, en témoigne leur description de Théophile Gautier : «Le plus étonnant bon sens des choses littéraires, le jugement le plus sain, une lucidité terrible jaillissant en petites phrases toutes simples, sur une voix qui est comme une caresse estompée. Cet homme, au premier abord fermé et comme enseveli au fond de lui-même, a décidément un grand charme et est sympathique au plus haut degré.»

Dans ce journal si décrié, Marcel Proust voyait un fort potentiel créateur et regrettait qu’Edmond de Goncourt (son frère étant décédé lorsque Proust fit sa connaissance) ne s’en soit pas emparé : «Cette subordination de tous les devoirs, mondains, affectueux, familiaux, au devoir d’être le serviteur du vrai, aurait pu faire la grandeur de M. de Goncourt, s’il avait pris le mot vrai dans un sens plus profond et plus large, s’il avait créé plus d’êtres vivants dans la description desquels le carnet du croquis oublié de la mémoire vous apporte sans qu’on le veuille un trait différent, extensif et complémentaire. Malheureusement, au lieu de cela, il observait, prenait des notes, rédigeait un journal, ce qui n’est pas d’un grand artiste, d’un créateur. » (Marcel Proust, «Essais et articles», dans Contre Sainte-Beuve, Gallimard, Pléiade, 1971, p. 642).

Edmond de Goncourt à la fin de sa vie était relativement seul et aigri de n’avoir pas connu la gloire dont il rêvait avec son frère, pourtant les Goncourt auront leur revanche : la fondation posthume d’une académie à leur nom (voulue par Edmond dans son testament et pour le financement de laquelle il lègue ses biens) et de son prix, qui est devenu aujourd’hui la plus courue des récompenses littéraires françaises.

Par Clémentine Baron

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