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Ecrivains, pourquoi (et comment) les maisons d’édition refusent vos livres

Au regard du nombre de décisions prises, la principale activité d’un éditeur n’est pas de publier, mais de refuser de publier. La quête d’un éditeur est souvent très laborieuse, comme certains d’entre vous peuvent en avoir fait l’expérience. C’est le cas de l’auteur Maginhard, qui s’est amusé à compiler sur son blog une centaine de lettres de refus de son manuscrit, avant d’être publié dans une maison d’édition belge.

En moyenne, un seul livre sur 6 000 est publié. Nous avons tenté de comprendre pourquoi un roman était refusé.

Le fonctionnement d’un comité de lecture


Avant la publication, le premier roman devra passer la sélection des comités de lecture (pour les plus grosses maisons d’édition) ou d’un réseau de lecteurs.
Pour les plus petites maisons d’édition, c’est l’éditeur qui reçoit les livres et les sélectionne. C’est le cas d’Alma-Editions, qui publie seulement dix-sept livres par an. Sa directrice littéraire, Catherine Argand, nous a expliqué le cheminement des manuscrits.

Sa maison d’édition peut recevoir jusqu’à cinq livres par jour. Une première sélection des manuscrits se fait par un stagiaire (souvent diplômé d’un master d’édition). Les repêchés sont alors lus par les éditeurs, qui procèdent à un nouvel écrémage.

Lecteurs payés à la pièce

 

Lorsqu’il existe un comité de lecture, il peut être constitué de cinq à quinze membres, parfois plus. Les lecteurs du comité lisent les livres, les annotent et marquent leur jugement sur une fiche dédiée au roman. Tout y est inscrit : du refus à l’étonnement. Catherine Argand :
« De manière générale, les lecteurs sont payés à la pièce. Ils ont un QCM à remplir au sujet du livre. Par exemple, ils mettent une note à l’action du personnage, la trame de l’histoire, etc. »
En fonction de la taille des maisons d’édition, les membres du comité peuvent se réunir une fois par semaine ou une fois par mois. Durant ces sessions :
« Ils défendent le livre pour lequel ils ont eu un coup de cœur et qu’ils souhaitent voir publié. Si le lecteur a réussi à convaincre les autres lecteurs, on effectue alors une deuxième lecture du livre, puis il passe entre les mains des éditeurs. »

« C’est pas mal, mais plutôt pour Flammarion »

 

Dans son livre « Petits bonheurs de l’édition » (La Différence), l’auteur Bruno Migdal, lecteur-stagiaire à 42 ans, décrit le service des manuscrits des éditions Grasset. Il relate cet engouement lorsqu’il s’agit de défendre un livre qui a su attirer ses faveurs :
« Mon éditeur estime que c’est pas mal, franchement pas mal (je ne lui apprends donc rien) mais plutôt pour Flammarion ou Julliard ; il ira tout de même jusqu’à le proposer en comité de lecture, où il sera finalement boulé d’un revers de main. »
Catherine Argand n’a jamais véritablement apprécié les comités de lecture. Elle trouve en effet étrange de confier son choix de livre à une personne tierce : « Mon choix ne sera jamais celui d’un autre éditeur. » Tout est une question de goût.

Bien sûr, le point de vue du lecteur entre en compte. Catherine Argand sait qu’il existe une marge d’erreur possible sur ce qui peut être un bon ou un mauvais manuscrit. « C’est la même chose qu’un professeur qui va noter une copie de fac. »

Pour quelles raisons refuse-t-on un livre ?


Selon Catherine Argand, beaucoup d’auteurs se trompent de maison d’édition et confondent trop souvent l’écriture et l’expression :
« Parfois, c’est assez comique ce que l’on peut recevoir par La Poste. Le problème aujourd’hui est qu’il existe trop de gens qui écrivent plutôt qu’ils ne lisent. C’est l’effet Marguerite Duras. »
Pour Catherine Argand, il existe plusieurs raisons qui expliquent le refus d’un livre :
« On ne peut pas publier quelqu’un qui fait l’apologie du crime par exemple, ou qui utilise beaucoup de stéréotypes dans ses romans. Une fois, j’ai pu lire dans un livre : “Sa silhouette de déesse profilait le long du soleil couchant...”
Il existe également beaucoup trop de pensées uniques, type : les riches sont méchants et les pauvres sont gentils. Parfois, les livres manquent tout simplement de singularité, d’originalité ou le vocabulaire utilisé est très pauvre. »

« On ne publie que dix livres, le vôtre est le onzième »

 

Voici différentes raisons avancées par plusieurs maisons d’édition pour justifier le rejet d’un manuscrit :
  • le roman « ne correspond pas à la ligne éditoriale de la maison d’édition » ;
  • il ne correspond pas aux « critères de qualité requis pour la publication d’un livre : on y note alors l’insuffisante maîtrise d’une écriture, sa banalité, son absence de rythme, de singularité. De trop lourdes maladresses » ;
  • il faut qu’il y ait « un consensus autour du livre lu : il faut que quelque chose dans l’histoire du livre accroche les différents membres du comité de lecture » ;
  • « certaines maisons d’édition ne publient que dix livres par an », le vôtre était le onzième ;
  • l’histoire que vous racontez est passée de mode : certains auteurs pensent que s’ils écrivent un livre avec le même scénario que le best-seller précédent, il sera publié ; c’est faux.
Un éditeur me raconte « qu’après le succès des “Bienveillantes” de Jonathan Littell, on a reçu plein de livres qui avaient le même sujet. Or, ce type de synopsis avait déjà été publié, donc on a décidé de passer à autre chose ». Inutile de copier les confrères donc.

Pour avoir une chance d’être publié, « un écrivain doit avoir une voix. Un romancier, c’est quelqu’un qui aura un autre regard que le vôtre et saura vous surprendre. Il faut une atmosphère dans le roman, une singularité », rappelle Catherine Argand.

Comité de lecture : les copains d’abord


Pointés du doigt par les écrivains qui ne parviennent pas à se faire publier, les membres des comités de lecture ont mauvaise réputation. On leur reproche leur manque de légitimité à lire un livre, on suppose également qu’ils ne lisent pas les livres qu’ils reçoivent. La constitution même de leur comité de lecture apparaît opaque.

Dans son « journal de stage », Bruno Migdal se moque avec gentillesse de ses collègues de travail, eux aussi lecteurs-stagiaires :
« Le premier est entré par l’entremise du fils d’un des éditeurs de la maison, la tante du second exerce chez Gallimard.
Il y a aussi les livres qui circulent sous le manteau pour qu’ils soient lus avec plus d’attention :
‘Un manuscrit recommandé par Edmonde Charles-Roux, avec un intimidant papier aux armes de l’Académie Goncourt. Le jeune protégé est un éminent spécialiste des relations bilatérales franco-afghanes : à aborder avec discernement, donc.’
Le recrutement des différents membres du comité de lecture a changé. Un éditeur d’une grande maison d’édition parisienne me confie qu’à une certaine époque, ‘ il y avait des journalistes, des écrivains, et d’autres personnes non médiatiques ’ qui pouvaient intégrer le fameux cercle fermé des comités de lecture, ‘juste parce qu’ils avaient un curriculum vitæ très prestigieux’.

Aujourd’hui, on ‘ s’est recentrés ’. Ainsi, pour recruter un membre d’un comité de lecture, on fonctionne désormais par cooptation. Un article de Lexpress.fr s’en était déjà fait l’écho :
‘ On fait plus attention aux connaissances que la personne peut avoir du monde de l’édition, donc on choisira plutôt d’anciens éditeurs, des critiques, et des auteurs qui ont déjà été publiés.’

Sarah Pinard | Rue89 

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